Didier de Lannoy
La Chambre n°4
Nassogne-Badja 13-31 octobre 2010
Extraits
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Les amis et personnages
Nassogne.
Chambre n°4.
J’y suis enfin ! Fayaaaa !
Bon, à présent, il va falloir
- Tous les occupants successifs de la chambre n°4 y ont certainement bu de la Flag (ou de l’Eku, de la Pils, de la Castel, de l’Awoyoo, de la Guiness, de la Lager- alias Ladja - ou du Sport Actif), mangé du poulet rôti ou de la pintade avec des frites (ou des ignames ou des patates douces ou du djinkoumé), lu des journaux, feuilleté des revues, bouquiné des polars… Certains s’y sont peut-être laissés aller à rêver et se sont même pris à faire, à refaire ou à défaire le monde... D’autres y ont retrouvé une copine et un copain… et ils ont baisé ensemble… Quelques-uns, faute de partenaire, ont dû vider leur crampe, tout seul, dans un gant de toilette, une chaussette ou une serviette en papier en regardant des images pieuses… Peu y ont prié… Beaucoup y ont écrit… Ngai mpe !
assureri… écrire un petit texte à ma façon… en couleurs… très aéré (avec des coupe-feu, des espaces verts, des sentiers, des passerelles, des raccourcis)… mais bien serré quand même, bien tassé… rural et forestier… avec, parfois, quelques incursions en milieu urbain… ici et ailleurs… de nos jours et dans l’ancien temps…
Yovo Yovo Bonsoir va donc pouvoir reprendre, sans scrupules, dans les mêmes lieux, les mêmesii amis et personnages
- Et, en tout premier lieu, Gougoui, évidemment… le boss, le maître d’œuvre, le chef d’orchestre… même s’il ne se met pas en évidence… à qui rien n’échappe et qui a l’œil à tout !
là où il les avait laissés, il y a plus de trois ans… avant d’être ignominieusement renvoyé dans ses foyers
- En tipoy médical ! Comme un vulgaire colon ! Comme un trafiquant d’armes en Abyssinie ou dans l’est du Congo ! Chassé par Satangan, la whonte !
pour cause de pancréatite aigüe (Nestor, Kudjo, le Vieux, Roger Atikpati, Satangan lui-même… et, bien sûr aussi, Désirée, l’irremplaçable gérante du Quilombo, toujours présente à l’arrivée, jamais absente au départ)…
Yovo Yovo Bonsoir n’en retrouvera plus certains qui, par ces temps de crise, se sont égaillés (Fo Bomboma, Kluvi, Kossi , Miss Dov, Dela… ) mais il en découvrira certainement
- Il y a Komi ou Kumi, né le mardi, bien sûr… coiffé d’une tonsure aussi large qu’une soucoupe… On m’a beaucoup parlé aussi d’Ivoirien, un vieil homme tout bossu mais encore très actif… un natif de Badja revenu s’installer dans son village après avoir travaillé toute sa vie, comme agriculteur, dans le nord de la Côte d’Ivoire ! Ivoirien a construit sa maison juste en face du portail d’entrée de Nassogne ! Il faut absolument que je le rencontre ! Mais sans forcer, évidemment… presque par hasard…
d’autres…
Et le paralytique, qu’est-il devenu ?
Des Zémidjans, des « Zed », toujours bien informés, ont rapporté à Yovo Yovo Bonsoir que le paralytique n’est pas devenu un musicien célèbre mais qu’il aurait été pris dans une mauvaise histoire et qu’on lui aurait fait la peau !
Qui ça ? Va-t-en savoir !
Et la pancréatite, comment se porte-t-elle ?
Yovo Yovo Bonsoir ne sait pas encore… On lui quand même fait savoir que sa pancréatite pourrait bien revenir, qu’il n’en est pas quitte… et que, cette fois
- Ça va barder !
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i Il ne suffit pas de s’installer dans la chambre n°4 et d’y écrire un petit texte bien tassé… Yovo Yovo Bonsoir doit aussi prendre garde à ne pas (trop) décevoir
- Yovo Yovo Bonsoir aurait-il, sans le vouloir ou à dessein, outragé des savoirs confits ou des certitudes béates, mis à mal des fables ou des légendes (et dévoyé des contes de fée ou des récits héroïques… dont on bourre la crâne des peigne-culs pour les bercer d’illusions et mieux les entuber… de telle sorte qu’ils pourrissent, rancissent, tournent à l’aigre et, par un coup de machette magique, se transforment en pipi de serpent), bizuté des doctrines, étrillé des dogmes et maltraité des croyances… Aurait-il aussi bouté le feu aux ailes d’une pintade de Dapaong et à la crinière d’un cheval de Sokodé pour les obliger à fuir ensemble, en amoureux, et les forcer à plonger, avec courage, dans la rivière… et à se libérer, pour toujours, de l’emprise des éleveurs et des propriétaires ?
non seulement Kangni Alem, Sami Tchak, Gougoui Kangni, Gaëtan Noussouglo (alias Ameyibo Bonjour !), Credo Tetteh… mais aussi
- Que Yovo Yovo Bonsoir puisse aussi devenir le plus Togolais des auteurs du Congo ?
- Ouais ko !
ses frères et sœurs de la République Démocratique du Congo, Achille Ngoye (qui a redonné à Yovo Yovo Bonsoir le goût d’écrire), André Yoka Lye Mudaba (le « patron », le stratège et le commandeur des croyants), In Koli Jean Bofane (alias Fossoyeur Jones… qui travaille de nouveaux personnages hors normes… dont un « pygmée de haute taille », avec téléphone cellulaire et ordinateur portable … et qui continue, continue, continue de le faire grandir), Anastase Nzeza Bilakila (la première personne à avoir rendus accessibles à un public des textes de Yovo Yovo Bonsoir… non pas un « marchand » mais un véritable « éditeur »… qui prenait des risques et ne cherchait pas à se conformer à un marché… et qui publiait les textes qu’il appréciait pour que d’autres puissent les lire aussi), Bibish Mumbu (exilée depuis peu au Canada… et qui commence à manquer beaucoup, beaucoup, beaucoup à son quartier, à sa rue et à sa maison, dans la commune de Bandalungwa), Freddy Tsimba (qui « écrit » toujours aussi puissamment… non seulement à la roquette et au fusil mitrailleur… mais aussi, avec tendresse, à la cuiller et à la fourchette), Vincent Lombume Kalimasi (le discret, le fier, l’insondable… mais aussi l’ancien guitariste des Yss Boys que tout le monde, à l’époque, appelait « Vince »… et qui était, dit-on, le joyeux compagnon de sorties d’Evoloko Joker), Fiston Nasser Mwanza (dont on n’a pas beaucoup de nouvelles
- Qu’est-ce qu’il attend pour se manifester ?
ces derniers temps… mais dont le mandat de stadtschreiber de la ville autrichienne de Graz devrait être arrivé à expiration, non ?), Chéri Samba (le pamphlétaire et le chroniqueur de la vie des hommes… le « peintre truculent » du dictionnaire Hachette… le complice de toujours).
ii Les amis et personnages que Yovo Yovo Bonsoir se propose d’embaucher à nouveau et de reprendre « là où il les avait laissés » sont, évidemment, ceux de
- « A Nassogne, presque un mois chez Gougoui Kangni » (2005-2OO6)
http://anassogne.blogspot.com/
et de
- « Grand Satan et le paralytique… et la pancréatite » (2006-2007)…
http://grandsatanetlapancreatite.blogspot.com/
deux a-romans (des trucs bizarres, sans ou avec plusieurs queues et plusieurs têtes, des trucs « mystiques », quoi !), résolument impubliables et, effectivement, jamais publiés, qui ont été rédigés tous les deux dans la chambre n°4…
Certains de ces amis et personnages
- Roger le bâtisseur, Gabriel le chauffeur-pasteur (et maintenant fleuriste) et Yao le cuisinier allemand y sont (simplement) cités !
avaient même déjà fait une toute première apparition, très furtive, dans « mamA NA ngai »…
http://mamanangai.blogspot.com/
un « roman privé » que Yovo Yovo Bonsoir a commencé d’écrire à Aflao-Gakli au moment où Nassogne était encore en construction (2001-2002).
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